Transat Jacques Vabre : J-3 pour Yves et Sam 2011 à Le Havre / Nautique
Evènement passé.
Le dimanche 30 octobre 2011 au Havre (76).
A l'issue du dernier Trophée de la saison, le Trophée de Fécamp, le Multi50 Actual démâtait. Un mois et demi aura été nécessaire à son équipe technique pour prendre les choses en main et remettre mât et bateau en conditions de course. Toutefois, cette avarie n'a entamé en rien la préparation sportive d'Yves le Blevec et Sam Manuard. Ensemble, ils avaient déjà parcouru 3000 milles à bord d'Actual en course et en entraînement. A trois jours du départ, les deux hommes sont reposés et se concentrent désormais sur l'analyse météo qu'ils travaillent en équipe avec leur routeur, Christian Dumard, qui les rejoindra le vendredi 28 octobre 2011 au Havre.
Yves le Blevec : "Le démâtage a entraîné l'immobilisation du bateau et une grosse dépense d'énergie de la part de Ronan, le responsable technique. Mais le problème aurait pu avoir lieu en course, alors ce mois et demi nous aura été profitable. Nous partons avec un bateau totalement révisé, remis en état et fiabilisé. Nous avions bouclé notre préparation sportive avec Sam, bien synchronisés, dans le même rythme."
Sam Manuard : "J'ai bien découvert le bateau durant l'été. Sur ce bateau, la course va être palpitante. Il y a de beaux équipages en Multi50. Nous devrons toutefois nous concentrer sur les conditions de navigation durant les premiers jours parce que les conditions météo seront dures."
Deux ans plus tôt, même lieu, mêmes hommes mais statuts différents
C'était en 2009, Yves le Blevec rencontrait Luc Alphand lors d'un Trophée Mer Montagne et les deux hommes avaient bien accroché. Quelques mois plus tard, Luc brisait la bouteille de champagne sur l'étrave du Multi50 Actual flambant neuf d'Yves, au Havre, quelques jours avant le départ de la Transat Jacques Vabre. Deux ans plus tard, Luc Alphand est sur les mêmes quais mais pour prendre le départ, aux côtés de Marc Thiercelin sur le monocoque Imoca 60 DCNS 1000. Pour Yves, c'est une satisfaction d'avoir participé à l'ouverture de nouvelles perspectives pour Luc. Les deux hommes partagent maintenant une passion commune et s'accordent à dire que leur objectif en mer, qui reste d'aller d'un point à l'autre le plus rapidement possible, est beaucoup plus simple à atteindre qu'il n'y parait pour les terriens...
Echanges :
Yves le Blevec : " Je constate que dans les projets que je monte, c'est la découverte qui me motive. Et ce côté là , quel que soit le support, c'est passionnant, avoir tout à découvrir, tout à apprendre, c'est super excitant. Et je comprends l'état d'esprit dans lequel est Luc. Je ne pensais jamais le voir ici au même endroit deux ans plus tard, il est allé vite et c'est amusant de partager des impressions de marin avec un montagnard. Luc a appris vite notre métier qui est une sorte de couteau suisse, il faut savoir tout faire."
Luc Alphand : "Quand je suis venu ici et que j'ai baptisé le bateau, je me suis dit « faire un tour sur un bateau pareil, ça doit être chouette ». Mais je sortais de mon accident de moto (en juillet 2009 ndlr) et jamais je ne pensais naviguer. C'est à Belle Ile, lorsque j'ai navigué dessus pour la première fois, que ça a commencé à me travailler. Lorsqu'on perd son intégrité sportive et que l'on passe pas loin du fauteuil, on n'a qu'une envie, c'est reprendre le sport et bouger à nouveau. Je suis un type d'extérieur, d'aventure et de découverte et puis de compétition. J'avais envie de découvrir, d'apprendre, de me remettre en question et la voile, c'est un vrai bastion d'aventure.
Avoir rencontré Yves au Trophée, avoir été parrain de son bateau, l'opportunité que Marc m'a offerte en me proposant d'embarquer à ses côtés sur DCNS 1000, tout s'est enchainé très vite. La course au large, c'est un truc de dur et c'est là que je rejoins mes racines de montagnard. Votre métier c'est plus de vingt métiers réunis, c'est beaucoup plus vaste que la moto ou la voiture. Il faut avoir de l'humilité. J'ai appris à regarder, à comprendre. Cette découverte de la voile, c'est génial. C'est drôle de nous retrouver tous les deux au départ, mais nous ne sommes pas concurrents ..."
Le Havre (76)