L’intensité de la Route du Rhum pour Thomas Coville 2010 / Nautique

Evènement passé.

Le dimanche 31 octobre 2010 ( ).

Soleil dans le ciel, soleil dans les voiles et soleil dans le coeur à bord de Sodebo qui a pris un bon départ de Route du Rhum, dimanche à 13h02. Cadencé par le clapotis de l'eau sur les coques en carbone, Thomas Coville renouait avec la musique de la Route du Rhum. Pour sa quatrième participation, à quatre heures de l'après-midi, le skipper trinitain était pointé en quatrième position.



« Prendre le départ de la Route du Rhum, c'est toujours aussi excitant, c'est même de plus en plus excitant quand tu connais l'exercice, confiait le skipper à quelques instants de prendre le départ de sa quatrième Route du Rhum. Tu as envie de réentendre la musique, de retrouver cette intensité. C'est un moment magique. Les automatismes reviennent. Tu veux être bon marin. Il y a la liberté. On vient de choisir les voiles du départ. C'est une décision claire, carrée et assumée jusqu'au bout. »

Ainsi à 13h02, parmi la nuée de bateaux spectateurs, Thomas Coville et son trimaran Sodebo jouent la sécurité, prenant le départ sous grand voile et solent. De bonnes conditions profitent aux 85 engagés : du soleil et 14 noeuds de vent de sud-est.

Au bout d'une vingtaine de minutes, alors que faiblit le vent, le skipper envoie le gennaker afin de se dégager de la flotte. Cette grande voile d'avant (325 m2) remplace le solent (152 m2), laissant parler toute la puissance du maxi-multicoque. Propulsé à 17 noeuds (31 km/h) dans un vent de 11 noeuds (20 km/h), Sodebo rejoint alors ses concurrents, Gitana 11, Groupama 3, Idec et Oman Air Majan, qui a été le seul à couper la ligne de départ sous gennaker.

Curieusement, alors qu'il s'apprêtait à embarquer, tôt le matin, au pied des remparts de Saint-Malo, Thomas s'était retrouvé nez à nez Francis Joyon (Idec). « Salut Francis ! Ça va ? » Franche poignée de main entre deux hommes bâtis comme des armoires à glace. En cet instant, ils n'ont pas grand chose à se dire, mais partagent le même objectif : être le premier à Pointe-à-Pitre dans une semaine.

Déjà une heure de course, les au revoir sont déjà loin dans l'esprit de Thomas Coville. Le skipper de Sodebo affiche une formidable concentration, veillant aux embarcations voisines comme aux réglages de voile. Quelques instants tranquilles permettent au marin solitaire de se désaltérer et de saluer les supporters qui l'acclament.

Il faut déjà parer la bouée du cap Fréhel, première marque parcours. A 14h15, Sodebo passe le cap en quatrième position, derrière Franck Cammas (Groupama 3), Yann Guichard (Gitana 11) et Sidney Gavignet (Oman Air Majan). Sur les falaises, la foule est compacte. La flottille des spectateurs, tellement dense, décide le skipper de Sodebo à empanner immédiatement pour s'éloigner.

Le calme règne à bord. Dans un vent toujours mollissant, le trimaran empanne encore deux fois avant de prendre le large. Le classement de 16 heures positionne Sodebo à la quatrième place. Il reste 3500 milles (6500 km) avant d'arriver sous les tropiques, à Pointe-à-Pitre.