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L'Ice Angel veille sur Thomas Coville - Nautique / Foxoo
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Source : #6201 Publié le 02/03/11 | Vues : 42

L'Ice Angel veille sur Thomas Coville / Nautique


Les marins sont durs au mal mais s'il y a bien une chose qui les effraye tous dans leur conquête des océans, ce sont les glaces. Les icebergs d'abord, ces géants de plusieurs kilomètres parfois en provenance de la banquise antarctique, mais surtout les growlers, de "petits" fragments de plusieurs mètres indétectables au radar qui peuvent occasionner l'irréparable. Thomas bénéficie d'une sorte d'ange gardien stationné à près de 800 km au dessus de sa tête : le satellite Radarsat 2 qui photographie le Grand Sud en temps réel et veille aux glaces. La société CLS, basée à Plouzané près de Brest et partenaire du Team Sodebo, décortique et analyse toutes ces données. A la cellule de routage de Sodebo ensuite de mener leur skipper sur la route la plus courte, la plus rapide mais aussi la plus sécurisante.



Par 57°Sud et 157°W, mardi, le 01 mars 2011, à la mi-journée, Thomas approchait d'une zone dite « à risques ». Les images satellites sont claires, à 300 milles dans son Est commençait un immense champ de glace de 1200 km de long. Sodebo va contourner l'ensemble de cette région par le Nord.

Le satellite canadien Radarsat 2 balaye quatre fois par jour ce que l'on appelle communément le Grand Sud. « Le team Sodebo, nous commande des clichés en fonction de la trajectoire de Thomas et nous commandons à notre tour des photos à notre satellite, » explique Béatrice Nhunfat, responsable des opérations sur Vigisat, la station de réception d'images radar de CLS. « Sur cette zone, c'est relativement facile puisqu'il n'y a rien d'autre ou presque, peu de monde se soucie de ce qu'il y a sur cette région du globe, nous pouvons donc obtenir des images facilement. »

Ce radar est sensible à la rugosité de la mer et transmet à CLS des clichés tout en dégradés de gris, plus c'est foncé, plus c'est gros, plus c'est dense ! « En fonction de la rugosité de la mer, le signal est plus ou moins fort sur le radar. La pertinence de nos informations dépend aussi des conditions météo sur zone. Le radar peut confondre de très grosses vagues avec des icebergs et a contrario, peut ne pas détecter de glaces sur une zone sans vent.»

Dès qu'il décèle des anomalies sur cette surface plane qu'est l'océan, on peut supposer qu'il s'agit d'icebergs. A ce jour, seuls les icebergs de plus de 100 mètres peuvent être repérés. Des analyses qui permettent tout de même d'établir des zones à risques et, en mer, l'oeil du skipper importe beaucoup. Impossible d'anticiper la présence de growlers, ces morceaux qui se détachent des icebergs.

Le 21 février 2011 à 300 milles dans l'Est de l'île Heard dans l'océan Indien, Thomas repérait à l'oeil nu deux « petits » morceaux de glace de 20 ou 30 mètres qu'il ne voyait pas sur le radar : « C'est comme une vague qui se répète toujours au même endroit. Comme si l'écume ne bougeait pas, » décrivait-il alors. Une rencontre aussi fascinante qu'effrayante ! « Le retour d'expérience des marins est très intéressant pour nous, » complète Béatrice. « Cela nous permet d'évaluer plus précisément les tailles d'icebergs que nous pouvons détecter. »

Une analyse presque en temps réel
« Cette nuit (1er mars 2011), nous avons reçu un cliché à 5h00. Nous l'avons rapidement analysé puis envoyé aux routeurs de Sodebo tôt ce matin. Thomas se trouve effectivement à moins de 300 milles d'une zone dans laquelle nous avons détecté de nombreux icebergs de plusieurs centaines de mètres. C'est une région relativement inhabituelle donc nous l'avons repérée très vite.» Si l'on peut obtenir des informations au quotidien sur la dérive des glaces, on en sait encore assez peu sur leur évolution, leur âge, leur tirant d'eau, leur type,... CLS a mis en place un service recherche et développement, depuis peu, pour répondre à ces questions passionnantes !

Une progression de 0,5 noeud de moyenne
On sait toutefois que les phénomènes océaniques et météo influent sur leur dérive. « Lorsqu'ils se détachent de la banquise, les gros icebergs remontent généralement au Nord-Nord-Est emportés par le « circumpolaire antarctique», le courant dominant autour de l'Antarctique. Ces icebergs peuvent mettre plusieurs années pour faire le tour de la planète à raison de 0,5 noeud de vitesse en moyenne. Certains peuvent même dériver à 1 ou 1,5 noeuds mais c'est plus rare. Ensuite, en fonction de la température de l'eau, ils se fragmentent et c'est là que naissent les « bourguignons » ou « growlers.» Plus petits, plus légers, ils sont davantage sensibles aux phénomènes locaux que peuvent être le vent, la houle, le courant et les grosses dépressions. Ils s'éparpillent sur l'océan et, indécelables, deviennent les principaux ennemis de nos marins.

La société CLS a encore peu de recul en la matière puisqu'ils n'ont commencé la détection des glaces à l'occasion du Vendée Globe en 2008, ils remarquent néanmoins que de plus en plus de glaces se déplacent dans le Grand Sud. « Par rapport à 2009 et le Trophée Jules Verne de Groupama 3, il y a plus de glaces sur le parcours. Où se trouvent actuellement Thomas, c'est assez inhabituel mais il devrait ensuite pouvoir dormir tranquille même si le passage du Cap Horn peut réserver des surprises. » « Radarsat 2 » veille donc encore et toujours...

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